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Article Sécurité & Criminalité

Arnaques financières en ligne : une menace qui pèse sur les économies africaines

Par Esaïe EDOH

Le développement rapide de la digitalisation en Afrique n’est pas sans conséquences. Il s’accompagne de la prolifération des arnaques financières en ligne, favorisées par une vulnérabilité numérique d’une population en quête d’opportunités économiques, mais souvent mal outillée pour vérifier l’information [ajouter lien vers une étude sur la littératie numérique en Afrique].

Cette forme d’escroquerie prend des formes variées et cible de plus en plus les jeunes, les petites entreprises et les investisseurs inexpérimentés.

L’essor numérique : entre promesses et périls

L’Afrique est aujourd’hui l’un des continents où la croissance de l’accès à Internet est la plus rapide. Selon l’Union internationale des télécommunications, plus de 570 millions d’Africains ont désormais accès à Internet, un chiffre qui continue de progresser
Cet essor, porteur d’espoirs en matière d’éducation numérique, de commerce et d’innovation, expose aussi une large part de la population à des pratiques frauduleuses de plus en plus sophistiquées.

Des formes d’arnaques en pleine mutation

Les arnaques financières en ligne se présentent sous diverses formes : promesses d’investissement à rendement garanti, plateformes de trading fictives, ventes pyramidales déguisées, crypto-monnaies sans fondement, faux prêts bancaires, usurpations d’identité bancaire.

Dans tous les cas, le principe est le même : appâter la victime avec des promesses de gains faciles, puis disparaître une fois les fonds transférés.

Des promesses de richesse rapide qui séduisent

Leur succès repose sur une réalité socio-économique bien connue : taux de chômage élevé, dominance du secteur informel, accès limité au financement. Dans ce contexte, les promesses de gains élevés en peu de temps trouvent une oreille attentive.

De nombreux jeunes diplômés sans emploi tombent dans le piège d’un « investissement miracle » promu via les réseaux sociaux par des influenceurs ou de faux experts en finance.

Des campagnes marketing bien rodées

Ces plateformes frauduleuses imitent les sites des institutions financières, affichent de faux témoignages et diffusent des vidéos mettant en scène des Africains soi-disant devenus riches en quelques semaines. En réalité, il s’agit de montages frauduleux hébergés à l’étranger, inaccessibles dès que les fonds sont encaissés.

Une coopération encore trop faible

Les autorités africaines sont conscientes du problème mais peinent à suivre le rythme de l’innovation frauduleuse. Le manque de régulation spécifique et de coordination entre pays entrave la lutte.

Certains États ont mis en place des cellules de lutte contre la cybercriminalité
et lancé des campagnes de sensibilisation. Mais ces initiatives peinent à toucher les zones rurales et les populations peu alphabétisées.

Le rôle ambivalent des influenceurs et réseaux sociaux

Facebook, WhatsApp, Instagram, TikTok… Ces réseaux sont devenus les canaux de diffusion privilégiés des arnaques. Des influenceurs – parfois complices, parfois dupes – relaient sans vérification les messages de ces fraudeurs.

Malgré les appels à la modération des contenus liés à l’investissement, les grandes plateformes tardent à réagir sans cadre législatif contraignant.

La lutte contre les fake news comme levier d’action

Pour inverser la tendance, il est urgent de :

1. Renforcer l’éducation numérique et la culture de vérification de l’information.

2. Opérationnaliser des structures de fact-checking locales, à l’image de la Cellule Anti Fake News, pour vérifier les promesses suspectes.

3. Outiller les régulateurs à surveiller les plateformes suspectes et coopérer avec les acteurs du numérique à l’échelle nationale et internationale.

Conclusion

Face à la montée des arnaques financières en ligne, la prévention et l’éducation aux médias doivent devenir des priorités. Car c’est en outillant les citoyens que l’on protégera durablement les économies africaines contre ces pratiques frauduleuses.

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Article Blog Éducation aux Médias & Sensibilisation Impact des fake news sur la société

La diffusion de faux sondages : une technique pour influencer l’opinion publique

En période électorale, les sondages représentent des indicateurs majeurs dans la compréhension des dynamiques politiques. Ils orientent les choix stratégiques des partis, influencent les médias et, surtout, façonnent l’opinion publique. Mais que se passe-t-il lorsque ces sondages sont manipulés ou totalement inventés ? La réponse est simple : la démocratie s’en trouve affaiblie.

Des chiffres trompeurs pour créer une fausse réalité

Les faux sondages sont souvent publiés sur les réseaux sociaux ou diffusés via des plateformes peu fiables. Ils sont généralement accompagnés de logos officiels ou de graphiques qui leur donnent une apparence crédible. Leur but est clair : faire croire à la population qu’un candidat est largement favori, qu’un autre est en chute libre, ou qu’un troisième n’a aucune chance. Cela peut entraîner un phénomène psychologique connu sous le nom de biais de conformité, où les électeurs finissent par soutenir celui qu’ils perçoivent comme le « gagnant probable ».

Une stratégie de manipulation politique

Certains acteurs politiques utilisent délibérément ces faux sondages pour semer le doute, orienter les débats publics et déstabiliser leurs adversaires. C’est une technique de désinformation bien rodée, qui joue sur les émotions et l’ignorance de certains électeurs face aux mécanismes des enquêtes d’opinion. En manipulant les chiffres, on manipule aussi les esprits.

Les faux sondages électoraux sont devenus un outil de manipulation politique en Afrique, visant à influencer l’opinion publique et à semer la confusion. 

Voici quelques exemples récents documentés :

Sénégal – Présidentielle de 2024

En mars 2024, un prétendu sondage attribué à l’institut français OpinionWay a circulé sur les réseaux sociaux, plaçant le candidat Amadou Ba en tête.  Cependant, OpinionWay a démenti avoir réalisé ce sondage, le qualifiant de faux.  Cette désinformation visait à manipuler l’opinion publique en faveur d’un candidat spécifique  .

Un autre faux sondage, attribué à un institut inexistant, a été diffusé en faveur du candidat Bassirou Diomaye Faye.  Selon Africa Check, cette publication provenait d’un compte lié à une opération de propagande associée au groupe Wagner  .

Cameroun – Présidentielle de 2025

En avril 2025, un sondage prétendument réalisé par la plateforme française Politic Data a été partagé sur les réseaux sociaux, plaçant le parti au pouvoir, le RDPC, en tête avec 65 % des intentions de vote.  L’Union Démocratique du Cameroun (UDC) a dénoncé ce sondage comme étant faux, soulignant qu’il n’avait aucune base méthodologique et visait à influencer l’opinion publique  .


Comores – Élections de 2024

Aux Comores, en janvier 2024, une prolifération de faux sondages a été observée sur les réseaux sociaux, émanant des partisans de divers candidats, dont le président sortant Azali Assoumani.  Ces sondages, sans fondement réel, visaient à tromper l’opinion publique et à influencer les perceptions internationales sur le déroulement des élections.

Un danger pour la cohésion sociale et la stabilité du pays

Les conséquences de ces manipulations sont graves : elles alimentent la méfiance envers les institutions, provoquent des tensions entre groupes politiques ou communautaires, et fragilisent le processus électoral. Dans certains cas, des résultats erronés peuvent même engendrer des protestations violentes après l’annonce des résultats officiels.                            

Manipulation de l’opinion publique : en présentant des résultats fictifs, ces sondages peuvent influencer les intentions de vote.

Démobilisation des électeurs : en créant une impression de victoire inévitable d’un candidat, ils peuvent décourager la participation électorale.

Tensions sociales : en exacerbant les divisions politiques et ethniques, ils peuvent conduire à des conflits post-électoraux.

Comment se protéger contre les faux sondages ?

1. Vérifiez toujours la source : seuls les instituts reconnus et accrédités sont habilités à publier des sondages fiables.


2. Soyez vigilant face aux visuels partagés en ligne : l’apparence professionnelle ne garantit pas l’authenticité.


3. Consultez les méthodologies : un vrai sondage indique toujours l’échantillon, la marge d’erreur et la période de réalisation.


4. Signalez les publications mensongères aux plateformes ou aux organisations de fact-checking.


Conclusion

Les faux sondages ne sont pas de simples erreurs : ce sont des outils délibérés de manipulation de masse. En les dénonçant et en sensibilisant les citoyens, la Cellule Anti Fake News contribue à défendre la vérité, à préserver la paix et à renforcer la démocratie.

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Le fact-checking en Côte d’Ivoire : Enjeux et défis

Chaque année, le 2 avril, le monde célèbre la Journée Internationale du Fact-Checking, une occasion de mettre en lumière le rôle essentiel des vérificateurs de faits dans la lutte contre la désinformation. En Côte d’Ivoire, où les fake news prolifèrent sur les réseaux sociaux et dans certains médias, le fact-checking est devenu un levier stratégique pour garantir une information fiable et de qualité. Cependant, cette pratique journalistique essentielle se heurte à plusieurs défis qu’il convient d’examiner.


Pourquoi le fact-checking est crucial en Côte d’Ivoire ?

La montée en puissance du numérique et des plateformes sociales a transformé la manière dont l’information est diffusée et consommée. Si cette évolution a facilité l’accès à l’information, elle a aussi favorisé la propagation rapide des fausses nouvelles, parfois avec des conséquences graves sur la cohésion sociale et la démocratie.

En Côte d’Ivoire, les fake news ont notamment été utilisées pour manipuler l’opinion publique lors des périodes électorales, amplifier des tensions communautaires ou encore diffuser de fausses informations sur des sujets sensibles comme la santé et l’économie. Face à ce phénomène, les journalistes fact-checkers jouent un rôle essentiel en apportant des éléments de vérification basés sur des sources fiables et des méthodes rigoureuses.

Les défis du fact-checking en Côte d’Ivoire

1. Accès limité aux sources officielles

L’un des principaux obstacles rencontrés par les fact-checkers ivoiriens est la difficulté d’accéder à des données officielles fiables et actualisées. Malgré la loi sur l’accès à l’information, plusieurs institutions publiques restent réticentes à fournir des documents ou des statistiques qui permettraient de vérifier des faits contestés.

2. Manque de financement et de formation

Le fact-checking nécessite des ressources humaines et financières importantes pour enquêter, analyser et produire des contenus rigoureux. Or, de nombreuses initiatives locales manquent de soutien, ce qui limite leur capacité à couvrir un large éventail de sujets. Par ailleurs, les formations en fact-checking restent encore insuffisantes, bien que des efforts aient été faits ces dernières années.

3. La viralité des fake news face à la lenteur de la vérification

Les fausses informations se propagent beaucoup plus vite que les corrections apportées par les fact-checkers. Un mécanisme de réponse rapide est donc nécessaire pour limiter l’impact des fake news avant qu’elles ne causent des dommages irréversibles.

4. Résistance du public et influence des réseaux sociaux

Malgré les efforts des fact-checkers, une partie de la population reste méfiante à l’égard des médias traditionnels et des initiatives de vérification des faits. L’influence des leaders d’opinion, influenceurs et groupes partisans sur les réseaux sociaux complique encore plus la tâche, car beaucoup préfèrent croire des contenus sensationnalistes plutôt que des vérifications factuelles.

Quelles solutions pour renforcer le fact-checking en Côte d’Ivoire ?

Pour améliorer l’impact du fact-checking en Côte d’Ivoire, plusieurs actions doivent être envisagées :

Renforcer l’accès aux données publiques : Une meilleure application de la loi sur l’accès à l’information est essentielle pour permettre aux journalistes d’avoir les éléments nécessaires à leurs vérifications.

Développer des formations spécialisées : Intégrer le fact-checking dans les écoles de journalisme et organiser des sessions de renforcement des capacités pour les professionnels des médias.

Éduquer le public aux médias et à l’information : Sensibiliser les citoyens à l’importance de la vérification des faits et à la manière d’identifier les fake news.

Créer des partenariats entre médias, plateformes et institutions : Travailler avec Facebook, WhatsApp et d’autres réseaux sociaux pour limiter la diffusion des fausses nouvelles et donner plus de visibilité aux corrections.

Encourager l’innovation technologique : Développer des outils numériques adaptés au contexte local pour automatiser et accélérer la vérification des faits.

Conclusion

Le fact-checking est aujourd’hui un pilier fondamental du journalisme en Côte d’Ivoire. Face à l’ampleur de la désinformation, il est impératif que les acteurs du secteur – médias, institutions, société civile et citoyens – collaborent pour promouvoir une culture de l’information vérifiée et responsable. En cette Journée Internationale du Fact-Checking, la Cellule Anti Fake News (CAFN) réaffirme son engagement à lutter contre la désinformation et à promouvoir une presse libre, crédible et rigoureuse.

L’information est un droit, la vérité une responsabilité. Restons vigilants et engagés pour un espace médiatique plus sain !

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Poisson d’avril : Quand l’humour frôle la désinformation

Chaque année, le 1er avril, le monde entier célèbre la tradition du poisson d’avril, une journée dédiée aux canulars et aux blagues en tout genre. Médias, entreprises et particuliers rivalisent d’ingéniosité pour piéger leurs amis, collègues ou abonnés. Mais dans un monde où la désinformation se propage déjà à grande vitesse, cette journée soulève une question essentielle : où tracer la ligne entre humour et fausse information ?


Le poisson d’avril : une vieille tradition qui perdure

L’origine du poisson d’avril remonte à plusieurs siècles et varie selon les pays. En France, par exemple, il serait lié à la réforme du calendrier en 1564, qui déplaça le Nouvel An du 1er avril au 1er janvier. Certains continuaient à fêter l’ancienne date et se voyaient offrir de faux cadeaux, souvent en forme de poisson.

Aujourd’hui, les blagues du 1er avril ont pris une dimension numérique, avec des canulars viraux partagés sur les réseaux sociaux et même des entreprises ou médias qui participent au jeu en publiant de fausses annonces spectaculaires.

Quand la blague devient problématique

Si le poisson d’avril est une tradition bon enfant, il peut aussi devenir une arme à double tranchant. Dans un contexte où la désinformation et les fake news sont omniprésentes, certains canulars peuvent induire en erreur et semer la confusion.

Les fausses annonces officielles : Des rumeurs trompeuses sur des décisions politiques, économiques ou sanitaires peuvent causer des réactions disproportionnées.

Les canulars dangereux : Certaines blagues, notamment celles qui touchent aux médicaments, à la santé ou à la sécurité, peuvent avoir de graves conséquences.

L’effet de confusion : Lorsque les citoyens sont déjà confrontés à des flux d’informations contradictoires, une blague peut parfois être prise au sérieux et alimenter des théories du complot.


Comment profiter du 1er avril sans tomber dans la désinformation ?

Pour que le poisson d’avril reste un moment de légèreté, voici quelques conseils :
✅ Toujours préciser qu’il s’agit d’une blague : Une mention explicite en fin de publication permet d’éviter toute confusion.
✅ Éviter les sujets sensibles : Santé, sécurité, politique… Mieux vaut rester dans l’humour léger.
✅ Ne pas relayer une information sans vérification : Avant de partager un canular, vérifiez s’il n’a pas déjà été pris au sérieux par certains internautes.

Conclusion

Le 1er avril est une occasion de sourire et de s’amuser, mais dans une ère où la désinformation est un véritable fléau, il est essentiel de manier l’humour avec responsabilité. Le fact-checking reste une nécessité, même le jour du poisson d’avril !

➡️ Alors, avez-vous été piégé aujourd’hui ? Partagez avec nous les canulars les plus drôles (et responsables) que vous avez vus !

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Article Blog Impact des fake news sur la société

L’impact de la désinformation sur les droits des femmes

Avec la contribution de Rebecca KOFFI (Bénévole)

Dans un monde de plus en plus connecté, l’information circule rapidement, mais avec elle, la désinformation prend également de l’ampleur. La désinformation constitue une menace croissante pour les droits des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest. En diffusant de fausses informations, elle influence négativement les perceptions sociétales, entrave l’accès à la justice et renforce les inégalités existantes.

1. Comment la désinformation affecte les droits des femmes ?

La désinformation et la perception des droits des femmes

Les stéréotypes de genre sont souvent entretenus par des campagnes de désinformation qui minimisent les violences basées sur le genre ou dénigrent les initiatives en faveur de l’égalité. En propageant des idées fausses sur les droits des femmes, certains groupes alimentent la résistance aux réformes et aux progrès en matière d’égalité.

L’impact sur l’accès à la justice et à l’information fiable

De nombreuses victimes de violences basées sur le genre n’osent pas porter plainte par peur des représailles ou parce qu’elles sont mal informées sur leurs droits. La diffusion de fausses informations sur les procédures judiciaires ou sur les conséquences de ces violences dissuade encore plus les femmes de rechercher justice et protection.

La désinformation peut aussi aggraver les violences basées sur le genre en minimisant leur impact ou en discréditant les victimes. Certaines rumeurs tentent de remettre en question la gravité des violences faites aux femmes ou d’accuser ces dernières d’en être responsables.

Conséquences sur la santé et l’éducation

La désinformation impacte aussi la santé des femmes en propageant des mythes sur les soins de santé reproductive et en dissuadant certaines de recourir à des services médicaux essentiels. De même, des idées erronées sur l’éducation des filles peuvent contribuer à un taux de scolarisation plus bas, privant ainsi les jeunes filles de chances égales d’accéder à un avenir meilleur.

De nombreuses fausses informations ciblent la santé des femmes, en particulier la santé reproductive. Des rumeurs circulent régulièrement sur l’inefficacité ou les dangers des contraceptifs, des vaccins contre le papillomavirus (HPV) ou encore de l’avortement médicalisé, créant de la peur et de la méfiance.

2. Pourquoi ces fake news circulent-elles autant ?

La viralité des contenus émotionnels

Les fake news jouent souvent sur les émotions, notamment la peur et la colère, pour se propager rapidement. Les plateformes comme Facebook, WhatsApp et TikTok favorisent ces contenus, car ils génèrent plus d’engagement que les informations vérifiées.

L’instrumentalisation politique et sociale

Certaines campagnes de désinformation sont intentionnelles et orchestrées par des groupes politiques ou religieux extrémistes pour influencer l’opinion publique et freiner l’émancipation des femmes.


Le manque d’éducation aux médias et à l’information

Beaucoup de personnes partagent des fake news sans les vérifier, faute de compétences en analyse de l’information. Le manque d’accès à des sources fiables aggrave le problème.

3. Quelles solutions face à la désinformation sur les droits des femmes ?

Pour contrer cette menace, il est essentiel de renforcer l’éducation aux médias et à l’information, d’encourager les initiatives de fact-checking et de promouvoir des campagnes de sensibilisation basées sur des faits vérifiés. Les médias, les organisations de la société civile et les institutions publiques doivent collaborer pour garantir l’accès à des informations fiables et précises sur les droits des femmes.

Renforcer le fact-checking et la sensibilisation

Des organisations comme Africa Check, Dubawa et la Cellule Anti Fake News (CAFN) jouent un rôle clé dans la vérification des faits. Il est crucial d’amplifier leur travail et de promouvoir une éducation aux médias dès le plus jeune âge.

Encourager une législation contre la désinformation nuisible

Les gouvernements doivent adopter des lois qui protègent les droits des femmes tout en évitant la censure de l’information. La régulation des plateformes numériques est aussi essentielle pour limiter la diffusion de fake news.

Promouvoir des récits alternatifs positifs

Les médias doivent mettre en avant des histoires inspirantes de femmes leaders et combattre les récits toxiques par des contenus positifs et éducatifs.

Conclusion

En résumé, la désinformation constitue un frein majeur à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des genres. La désinformation sur les droits des femmes a un impact considérable sur la perception et l’application de ces droits en Afrique.  Face à ce fléau, la lutte passe par l’éducation, la vérification des faits et un engagement collectif pour un internet plus fiable et respectueux des droits des femmes.          Une action concertée est nécessaire pour rétablir la vérité et garantir un environnement informatif respectueux des droits de toutes et de tous.

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Article Impact des fake news sur la société Les biais cognitifs et la désinformation

Pourquoi les fake news se propagent-elles si vite ?

Les fake news, ou fausses informations, circulent aujourd’hui plus rapidement et plus largement que jamais. Que ce soit sur les réseaux sociaux, les applications de messagerie ou même dans certains médias, ces informations trompeuses touchent des millions de personnes en un temps record. Mais pourquoi se propagent-elles si vite ? Quels sont les mécanismes qui favorisent leur diffusion ? Décryptage.

1. L’émotion, moteur de la viralité

Les fake news jouent souvent sur les émotions fortes : peur, colère, indignation ou surprise. Une étude du MIT a démontré que les fausses informations sont 70% plus susceptibles d’être partagées que les vraies, car elles déclenchent des réactions instantanées. Lorsqu’un contenu choque ou scandalise, il pousse l’utilisateur à le partager rapidement, sans prendre le temps de vérifier sa véracité.

Exemple : Lors de crises sanitaires ou politiques, les rumeurs alarmistes sur des prétendus complots ou dangers sont largement partagées avant d’être démenties.


2. L’effet de confirmation : nous croyons ce que nous voulons croire

L’un des biais cognitifs qui expliquent la diffusion rapide des fake news est l’effet de confirmation. Ce phénomène nous pousse à privilégier les informations qui confirment nos croyances ou opinions préexistantes.

Ainsi, une personne ayant des doutes sur un gouvernement sera plus encline à croire et partager une rumeur négative à son sujet, sans même la vérifier.

Exemple : Durant les élections, des rumeurs circulent souvent sur des fraudes électorales fictives, car elles alimentent les croyances de certaines personnes sur l’illégitimité d’un candidat.

Image générée par l’intelligence artificielle


3. La vitesse des réseaux sociaux : un amplificateur sans filtre

Les algorithmes des plateformes sociales favorisent la viralité des contenus les plus engageants, sans nécessairement vérifier leur exactitude. Plus une publication est partagée, likée ou commentée, plus elle est mise en avant.

De plus, sur les réseaux sociaux, la rapidité prime sur la fiabilité : les utilisateurs réagissent immédiatement sans vérifier, et les corrections arrivent souvent trop tard, après que le mal soit fait.

Exemple : Une fausse citation attribuée à une personnalité peut être partagée des milliers de fois en quelques heures avant que les médias ou les fact-checkers ne la démentent.


4. Le manque de culture numérique et de vérification

Beaucoup d’internautes ne prennent pas le temps de vérifier une information avant de la partager. L’absence de culture numérique et de réflexes de vérification explique en partie la propagation massive des fake news.

Peu de personnes connaissent les outils de fact-checking comme Google Reverse Image, InVID ou les sites spécialisés comme Africa Check. De plus, certains médias peu scrupuleux ne prennent pas toujours le soin de vérifier leurs sources avant de publier.

Exemple : Une image hors contexte, réutilisée pour illustrer une fausse information, peut tromper des milliers de personnes qui ne pensent pas à la rechercher sur Google Images pour vérifier son origine.


5. Le rôle des messageries privées : une diffusion incontrôlée

Contrairement aux réseaux sociaux où des mécanismes de modération peuvent être mis en place, les applications de messagerie comme WhatsApp, Telegram ou Messenger sont des espaces fermés où les fake news se propagent rapidement et de manière incontrôlée.

Les messages y sont souvent transmis par des proches, ce qui leur confère une crédibilité artificielle. On fait davantage confiance à un message reçu d’un ami ou d’un membre de la famille qu’à une publication anonyme sur Internet.

Exemple : Durant la pandémie de Covid-19, de nombreuses fausses informations sur des prétendus traitements miracles ont circulé dans des groupes WhatsApp, atteignant des milliers de personnes avant d’être démenties par les experts.


Comment ralentir la propagation des fake news ?

Face à ce phénomène, chaque internaute a un rôle à jouer :

✅ Vérifier avant de partager : Toujours croiser les sources avant de diffuser une information.
✅ Se méfier des titres sensationnalistes : Une information exagérée ou alarmiste est souvent fausse.
✅ Utiliser des outils de fact-checking : Google Reverse Image, Snopes, Africa Check…
✅ Suivre des médias et fact-checkers de confiance : Privilégier les sources reconnues pour leur rigueur.
✅ Sensibiliser son entourage : Aider ses proches à développer des réflexes de vérification.

Conclusion

Les fake news se propagent rapidement parce qu’elles exploitent nos émotions, nos biais cognitifs et les failles des réseaux sociaux. Elles représentent un réel danger pour la démocratie, la santé publique et la cohésion sociale. Être un internaute responsable, c’est prendre le temps de vérifier avant de partager.

📢 Et vous, quelles sont les fake news que vous avez déjà crues avant de découvrir la vérité ? Partagez votre expérience en commentaire !



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Fact-checking Fake news en circulation (à surveiller) Fake News Virales (réseaux sociaux, WhatsApp, etc.)

Non, il n’existe aucun formulaire de demande du Fonds national d’autonomisation de la jeunesse 2025

Avec la participation de TOUKPA Ismaël (Bénévole)

FAIT

Un message circulant sur les réseaux sociaux (Principalement sur WhatsApp) affirme que le formulaire de demande du Fonds national d’autonomisation de la jeunesse 2025 est disponible, offrant des subventions de 150 000 à 700 000 FCFA aux citoyens âgés de 13 à 65 ans, avec un lien pour postuler.

Capture d’écran de l’annonce sur WhatsApp

VERDICT & COTE DE FIABILITÉ

❌ Faux : L’information est complètement fausse.
Le lien fourni mène à un site frauduleux imitant un programme d’autonomisation des jeunes, sans lien officiel avec le gouvernement ivoirien.



ANALYSE

Cette annonce virale circule sur les réseaux sociaux affirmant que le Fonds national d’autonomisation de la jeunesse 2025 a lancé un programme de subventions pour les citoyens ivoiriens. Selon cette publication, les jeunes de 13 à 65 ans peuvent postuler en ligne pour obtenir entre 150 000 et 700 000 FCFA afin de financer leurs entreprises ou leurs études. L’annonce précise que les paiements ont déjà commencé et encourage les internautes à cliquer sur un lien suspect (https://hd.ke/AUTONOMISATION-DES-JEUNES) pour soumettre leur candidature. 

Cette fausse annonce peut tromper des milliers de jeunes à la recherche d’opportunités économiques.
👉Elle pourrait exposer leurs données personnelles à des cybercriminels ou entraîner des pertes financières si des frais d’inscription étaient demandés.
👉 Elle risque de discréditer les véritables initiatives gouvernementales d’autonomisation des jeunes.

Cette fausse information peut conduire les citoyens à divulguer leurs informations personnelles sur des sites frauduleux, les exposant à des risques d’escroquerie ou de vol d’identité.


🔍VÉRIFICATION DES FAITS (MÉTHODOLOGIE)

L’annonce a été publiée de façon anonyme et partagée dans les groupes WhatsApp.
🔹 Aucune communication officielle n’a été trouvée sur le site du Ministère de la Jeunesse (www.jeunesse.gouv.ci) ni sur le portail gouvernemental (www.gouv.ci).

URL suspecte : Le lien https://hd.ke/ n’est pas un domaine officiel du gouvernement ivoirien (qui utilise .gouv.ci).

L’analyse du lien fourni avec VirusTotal à révélé un site non sécurisé et suspect.

Résultat de l’analyse sur Virus Total


Historique d’arnaques similaires : Des publications frauduleuses avec des formats quasi identiques ont circulé ces dernières années en Côte d’Ivoire, souvent pour du phishing.


CONCLUSION & RECOMMANDATIONS

Cette annonce est fausse et vise à tromper les internautes. Aucune subvention de ce type n’a été annoncée officiellement par le gouvernement ivoirien.

Conseils aux lecteurs
🔹 Ne cliquez pas sur le lien suspect.
🔹 Ne partagez pas cette publication.
🔹 Consultez toujours les sites officiels du gouvernement pour vérifier les annonces de programmes sociaux.
🔹 Signalez cette fausse information aux autorités compétentes et aux plateformes sociales.



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Économie & Finances Fact-checking

Non, le Ministère du Commerce et de l’Industrie de Côte d’Ivoire n’a pas lancé une aide financière via Facebook

image générée par l’intelligence artificielle

FAIT

Une page Facebook intitulée « commerce et Industrie » affirme que le Ministère du Commerce et de l’Industrie propose une aide financière aux commerçants et entrepreneurs via un lien d’inscription. Cette page utilise une publicité sponsorisée pour inciter les internautes à remplir un formulaire de subvention.

FAKE NEWS détectée sur : Facebook (Publicité sponsorisée)

Période de circulation : Février 2024

Auteur/Source présumée : Page Facebook frauduleuse « Commerce et Industrie »

VERDICT & COTE DE FIABILITÉ

Faux – L’information est totalement fausse.
Cette rumeur est infondée, et les sources officielles confirment qu’aucun programme de subvention de ce type n’a été annoncé.

ANALYSE

Cette fausse information pourrait inciter des citoyens à divulguer leurs informations personnelles à des fraudeurs. L’usurpation de l’identité d’une institution officielle peut semer la confusion et induire le public en erreur. Les internautes risquent de tomber dans des cyberarnaques.


🔍VÉRIFICATION DES FAITS

La page Facebook « commerce et Industrie » a été créée en février 2024 et ne dispose que d’un nombre limité d’abonnés.

Capture d’écran de Page Facebook frauduleuse « commerce et Industrie »

Elle ne figure pas parmi les canaux officiels du Ministère du Commerce et de l’Industrie, notamment la page Facebook officielle et le site Web (www.commerce.gouv.ci)


Le Ministère du Commerce et de l’Industrie ne propose pas d’aide financière via un formulaire Facebook.

Capture de la page Facebook officielle du Ministère du Commerce et de l’industrie de Côte d’Ivoire en mars 2024

RECOMMANDATIONS AUX LECTEURS

🔹 Ne pas cliquer sur des liens douteux proposés sur des pages non officielles.
🔹 Toujours vérifier l’authenticité des pages avant de fournir des informations personnelles.
🔹 Consulter les sites gouvernementaux ou sources fiables pour toute annonce officielle.

CONCLUSION

✅ Aucune annonce officielle du Ministère ne mentionne une telle aide financière.
✅ Le Ministère communique uniquement via ses canaux officiels

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Fact-checking Sport & Divertissement

Vérité confirmée : Le retrait de l’équipe nationale de la RDC des initiatives de solidarité de la CAF est bien officiel

FAIT

Une vidéo prétendant montrer le compte rendu du Conseil des ministres de la RDC du 9 février 2024 circule actuellement sur les réseaux sociaux, dans laquelle le porte-parole du gouvernement aurait annoncé le retrait de l’équipe nationale de la RDC de toutes initiatives de solidarité de la CAF.


FAKE NEWS détectée sur : Facebook, YouTube

Date de circulation : Février 2024

Auteur/Source présumée : Ministère de la Communication et des Médias de la RDC


FAKE NEWS détectée sur : Facebook, YouTube

Période de circulation : Février 2024

Auteur/Source présumée : Ministère de la Communication et des Médias de la RDC


VERDICT & COTE DE FIABILITÉ

Vrai – L’information est correcte.

La déclaration concernant le retrait de l’équipe nationale de la RDC des initiatives de solidarité de la CAF émane effectivement de sources officielles, confirmée dans le compte rendu du Conseil des ministres du 9 février 2024.


ANALYSE

La déclaration faisant état du retrait de l’équipe nationale de la RDC des initiatives de solidarité de la CAF a été identifiée dans le direct du compte rendu du Conseil des ministres de la RDC du 9 février 2024, publié sur la page Facebook et la chaîne YouTube du Ministère de la Communication et des Médias entre la 10ème et la 11eme minute de la vidéo. Cette confirmation met en lumière la décision officielle du gouvernement de la RDC de retirer son équipe nationale de toutes les initiatives de solidarité de la CAF.

Il est essentiel de noter que cette décision peut avoir des implications significatives sur la participation de la RDC dans les événements sportifs internationaux à venir, ainsi que sur ses relations avec la Confédération Africaine de Football (CAF).

Article 94 du règlement de la Coupe d’Afrique des Nations

VÉRIFICATION DES FAITS 🔍

La déclaration a été identifiée dans le direct du compte rendu du Conseil des ministres de la RDC, publié sur les pages officielles du Ministère de la Communication et des Médias de la RDC. Elle apparaît entre la 10ème et la 11ème minute de la vidéo.

Capture d’écran de la minute de la déclaration

CONCLUSION

La vidéo est bien issue des canaux officiels du Ministère de la Communication et des Médias de la RDC, confirmant que le retrait de l’équipe nationale des initiatives de solidarité de la CAF a bien été annoncé par le gouvernement.

La décision de retirer l’équipe nationale de la RDC des initiatives de solidarité de la CAF a été officiellement annoncée lors du Conseil des ministres du 9 février 2024

SOURCES ET PREUVES

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La Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) en Côte d’Ivoire : Démystifier la Désinformation dans le Monde du Football

image générée par l’intelligence artificielle

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) promet d’apporter son lot d’excitation, de passion et de rivalités sur les terrains de football en Côte d’Ivoire. Cependant, l’enjeu va au-delà du sport avec la menace grandissante de la désinformation, un phénomène qui pourrait éclipser la véritable magie du tournoi.

Dans cet article, nous explorerons les potentiels conséquences, le type de désinformation qui entoure la CAN 2023, et offrirons quelques conseils pour naviguer dans ce paysage souvent trompeur.

Les Conséquences de la Désinformation :


La désinformation dans le contexte de la CAN 2023 peut avoir des implications profondes et dommageables. Elle peut semer la confusion parmi les supporters, influencer négativement la réputation des équipes et des joueurs, et même perturber l’organisation du tournoi. Les fausses nouvelles peuvent également engendrer des tensions inutiles entre les nations participantes, créant un climat hostile plutôt que de célébrer l’esprit sportif.

Types de Désinformation Courants :


1. Fake News sur les Performances des Équipes : Des informations erronées sur la forme des équipes peuvent semer la confusion parmi les supporters et fausser les attentes.

2. Rumeurs sur les Joueurs : Des rumeurs non fondées sur la santé, la vie personnelle ou les choix de carrière des joueurs peuvent compromettre la concentration des équipes.

3. Manipulation des Résultats : La diffusion de résultats de matchs falsifiés peut semer la confusion et remettre en question l’intégrité du tournoi.

4. Manipulation des informations sur le comportement des supporters : Des rumeurs non fondés sur des violences envers des supporters peuvent créer des tensions entre les supporters


Conseils pour Contrer la Désinformation :


1. Vérifiez les Sources : Avant de partager une information, assurez-vous qu’elle provient d’une source fiable, comme des médias de confiance ou les comptes officiels des équipes.


2. Utilisez des Outils de Vérification des Faits : Des outils en ligne peuvent vous aider à vérifier la véracité des informations avant de les croire ou de les partager.


3. Promouvoir la Sensibilisation : Encouragez la sensibilisation parmi les supporters et les médias sur les dangers de la désinformation, en soulignant l’importance de la vérification des faits.


4. Réponse Rapide : En cas de désinformation, les autorités et les organisations liées au football devraient réagir rapidement pour rectifier les fausses informations et calmer les tensions.

La désinformation dans le monde du football, en particulier autour d’événements majeurs tels que la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, peut compromettre l’intégrité du sport et entacher l’expérience pour les supporters.                                                            En restant vigilants, en vérifiant les faits et en encourageant une culture de transparence, nous pouvons tous contribuer à préserver la véritable essence de la Coupe d’Afrique des Nations : la passion, la compétition et la célébration de la diversité sportive du continent africain.